Les élèves HPI (1ère partie)

Les élèves HPI, autrement dit élèves à haut potentiel intellectuel, sont des élèves qui ont une intelligence différente et supérieure aux autres élèves. Un élève est diagnostiqué HPI lorsque, suite à un test de QI (quotient intellectuel), son résultat est largement supérieur à la moyenne (en France, elle est de 98 par rapport à Hong Kong ou Singapour où elle est de 108), égal ou supérieur à 130. Le QI se calcule grâce à cette formule :

QI= [Âge mental (en mois) ÷ Âge réel (en mois)] x100

La mémoire des HPI est plus rapide, plus performante . Mais il n’y a pas que des avantages à être HPI : l’enfant HPI a un terrible besoin d’amour, qui est rarement comblé. Il est souvent seul, même s’il a besoin d’être entouré. Il est extrêmement fragile. Les caractéristiques d’un enfant HPI, présentes aussi chez les autres enfants mais plus présentes chez celui-ci, sont :

1) Il a un esprit critique; il ne supporte pas l’injustice.

Son esprit critique est trop développé : il remarque tout, même des détails auxquels personne n’accorde d’importance. Il peut se rendre insupportable aux yeux de ses parents et professeurs, ce qui entraîne de l’autodérision de sa part (exemple: il est nul, il ne vaut rien. Personne ne l’aime). Il se juge sévèrement, se dévalorise et se persuade qu’il n’est capable de rien de bon. Pourtant, il est important de garder et de développer son esprit critique mais en apprenant à ne pas râler en permanence.

2) Il refuse l’autorité ; il est facilement en opposition.

Il ne supporte pas d’être traité comme un enfant (de son âge) puisqu’il raisonne comme un enfant plus grand et très vite comme un adolescent. Il ne supporte pas qu’on le contrarie ; et il négocie et argumente pour obtenir ce qu’il veut. Il ne respecte que les consignes qu’il trouve justes, justifiées et nécessaires. Il se met en colère parce qu’il ne supporte pas l’injustice et se sent incompris, ce qui est vrai. Il a le sentiment que personne ne le soutient, ne l’écoute, ne le respecte et que c’est toujours lui qui se fait punir à la place des autres. Il réagit mal aux critiques et cherche alors à commander et à avoir raison.

3)L’enfant HPI est susceptible,il ressent tout trop fortement.

La moindre remarque le touche, il est facilement blessé. Il a une mauvaise image de lui. Il ne supporte donc pas tout ce qui lui confirme qu’il est nul et faible. Ses parents se plaignent de sa façon d’être, de son caractère, de ce qu’il est. Ils sont fatigués d’avoir un enfant comme lui. Toutes ces plaintes montrent à l’enfant qu’on ne le comprend pas et lui font croire qu’on ne l’aime pas.

4) Il est impatient.

Il est habitué à réfléchir vite, à comprendre et apprendre vite. Il pense beaucoup et très vite, il peut aborder plusieurs sujets en même temps. Son cerveau est intellectuel. Il ne comprend pas pourquoi les autres élèves ont besoin de tellement plus de temps que lui pour faire le même travail. Pour lui, devoir les attendre est incompréhensible et insupportable. Il est comme une éponge qui absorbe tout ce qui l’entoure, ce qui explique en partie qu’il connaisse autant de choses. Il a du mal à se concentrer sur une seule chose à la fois. L’enfant HPI a une façon de penser du type « tout, tout le temps, tout de suite ». Il ne sait pas attendre, mais ce n’est pas seulement qu’il ne veut pas, ce n’est pas naturel pour lui. De plus, il est toujours dans ses pensées et il y trouve un sentiment de liberté qu’il ne connaît pas dans la vie réelle. Il a tendance à se raconter des histoires dans sa tête, à imaginer la vie qu’il aimerait avoir. Lorsqu’il se met en scène et s’invente une histoire dont il est le héros, il contrôle tout, il fait ce qu’il veut, sans attendre, sans obstacle et sans contrainte. Une fois « revenu sur Terre », il ne supporte pas de devoir attendre.

5) Il a besoin que les choses aient un sens

 Il n’aime pas ce qui lui paraît illogique, inutile et surtout injuste. « Un lit, ça sert à dormir, pas à faire beau dans la chambre. Et de toute façon, pour se coucher, il faut le défaire » . Les contraintes de la vie quotidienne et les routines l’ennuient terriblement. À l’école, certains élèves surdoués chercheront le résultat du problème mathématiques mais n’écriront pas la réponse. Ils ont fait l’essentiel : trouver la réponse. L’écrire ne sert à rien, écouter la correction encore moins. Cette attitude est exaspérante pour les professeurs qui y voient volontiers de la provocation et de l’obstination. C’est surtout qu’il ne peut pas faire les choses s’il ne comprend pas pourquoi il doit les faire, si ça n’a pas de sens pour lui.

6) Il est hypersensible.

Il réagit donc mal aux remarques, aux critiques qui signifient pour lui : « Tu es nul(le),tu ne vaux rien ». Il est sensible à tout. Il entend, voit, comprend, ressent beaucoup de choses. Il est envahi par une quantité trop importante d’idées, de paroles, d’informations et de perceptions. Il est un peu noyé par tout ça. Il est également sensible aux ambiances, aux conflits, aux problèmes psychologiques. Les tensions des personnes qui l’entourent le perturbent et l’affectent. Il ressent facilement ce que les gens pensent. Ça peut le mettre mal à l’aise et l’inquiéter. Grâce à cette empathie, il devient le confident sur qui on peut compter mais elle le fragilise beaucoup parce qu’il est envahi par les sentiments et émotions des autres et de lui-même. Ressentant tout très fortement , l’affectif prend trop de place dans sa vie. Il a facilement les larmes aux yeux, il est «à fleur de peau» : la tristesse, la joie, la colère peuvent prendre des proportions démesurées. Il ne contrôle pas ses émotions, il passe rapidement du rire aux larmes. Certains se mettent dans des colères terribles pour des raisons qui paraissent ridicules, mais ce ne sont pas des comédiens, ils sont sincères. L’entourage de l’enfant HPI a donc bien du mal à comprendre ces débordements. Certains, pour se protéger de cette fragilité, ne cherchent plus à ressentir. Ils s’obligent à ne pas faire attention à ce qui se passe autour d’eux, mais ce n’est ni de l’insensibilité, ni de l’égoïsme. Ils essaient simplement de se protéger de cette empathie qui les fait souffrir, parce qu’il sentent qu’ils ne sont pas assez solides pour partager les soucis des autres. Ça leur fait peur .

 ∆ Attention : les points ci-dessus ne sont pas tous présents chez tous les HPI !

Article rédigé par MORIN Cerise (4C).

Avec des extraits du livre «Toi qu’on dit surdoué» de Claire GRAND.

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